Saturday, October 10, 2009

Old West Block Party October 10, 2009



ChalkLoveYourNeighbor

love your neighbor

Aime ton Voisin


LOVE YOUR NEIGHBOR


There was a block party in Old West Durham tonight. The neighborhood association organizes two of those events a year, one in the spring, one in the fall. The location tours the various blocks on this part of Durham, the coolest, as it is famous for. Everybody brings something to share, reflecting of her/his taste for food. Two bands, grace us with music (Ben Palmer and Mark Cool with their various accomplices) and children may run wild and decorate the asphalt with chalk as seen above.

Tonight among the many discussions that took place was one between some teachers who live in this area, and the local arm of the Revolutionary Party
Revolution School_2
, we don't have many Republicans around here, just enough to remind us that the world out there is still very imperfect. We do have a problem though with Durham Public Schools lately, hence the discussion mentioned above, and since the schools administration seems to inspire itself from North Korea in its methods, I feel safer preserving the participants anonymity. I can nevertheless reveal though that Zorro, a resident of Old West Durham, is somewhere in the photograph above, unmasked.

AIME TON VOISIN


Il y avait une réunion de quartier ce soir ici dans Old West Durham. L'association du quartier organise deux réunions comme celle-ci par an, une à l’automne et une au printemps, et à chaque fois elles se tiennent dans un endroit différent. Chacun amène une contribution, pas toujours gastronomique, mais souvent originale afin que tous soient rassasiés. Deux orchestres, celui de Ben Palmer et celui de Mark Cool nous prodiguent leurs musique, et nous refaisons le monde ou parcourons des banalités au rythme de leurs tempos, tandis que les enfants peuvent s’en donner à coeur joie, libres de courir où bon leur semble et de décorer le pavé à la craie.

Ce soir parmi les discussions les plus ferventes, je me dois de mentionner celle qui fut tenue entre quelques enseignants vivant dans le quartier et la branche locale du parti révolutionnaire. Nous n’avons guère de Républicains aux alentours, juste assez pour nous rappeler que le monde du dehors, au delà de Main Street, est encore imparfait. Nous avons par contre un problème avec le district scolaire, contre lequel beaucoup se démènent, d’où la discussion en question. Comme l’administration des écoles semble s’inspirer des méthodes Nord Coréennes, je préfère préserver l'anonymat des participants. Je puis toutefois révéler que Zorro, un voisin, peut être aperçu dans la photo ci-dessus, sans masque.




Thursday, September 17, 2009

Willy Ronis est Mort




RonisPeople

Les Rencontres d'Arles, Willy Ronis Rétrospective, 17 Juillet 2009

Willy Ronis Retrospective at the Rencontres d'Arles, July 17, 2009



WILLY RONIS EST MORT


Ceci est dédié à mes étudiants de l”I.A.U. de l'été 2009, comme un ultime exemple que ce que nous avons abordé, y compris dans l’histoire de la photographie, se retrouve dans a pratique:


Willy Ronis est mort. 99 ans. Il était le quasi éternel survivant, le dernier des Mohicans de cette tribu de l’âge d’or de la photographie, celle des années 50-60, quand Cartier-Bresson menait le bal, et que la photo humaniste dont l’épicentre semblait être Paris offrait au monde une alternative à l’école Américaine. Un style que Lartigue avait sans doutes inspiré, cette photo humaniste qui semble être tellement ce pour quoi la photographie fut inventée. Une photographie empreinte de réalisme mais aussi de poésie et d'esthétique, tendant sans cesse vers la définition que Cartier-Bresson en avait donnée : “
pour moi la photographie c’est l’alliage de la géométrie et de l’émotion.

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Je ne sais qui inspira l’autre, ou s’il s’agit d’un synchronisme inévitable de penseurs voisins, mais Ronis avait offert sa propre variation à la définition de Carier-Bresson: “La belle image, c’est une géométrie modulée par le coeur.” Il est souvent difficile de différencier certaines photos de Ronis de celles de Cartier-Bresson, si ce n’est que ce dernier en a fait davantage au sommet, et s’est aussi cantonné dans un style plus monolithique. Pour un aperçu de l'oeuvre de Willy Ronis, cliquer ici.

Les Rencontres d’Arles, qui se complaisent le plus souvent dans les errances communes à l’art moderne du moment, avaient donné à Ronis une rétrospective cette année, une bouffée d’air frais encore que réchauffé, pour nous autres les spectateurs. Il est mort le 12 Septembre, un jour avant la fin de l’exposition. Avec sa disparition s’en est fini, ils sont tous à se taper le portrait entre eux, dans un paradis improbable pour virtuoses de la gâchette photographique: Doisneau, Carter-Bresson, Boubat, Ronis etc... Ils nous laissent à un monde où l’establishment désormais privilégie les Richard Prince de tous acabits
(voir Carambouille au Guggenheim ).

Pour ma part, alors que mon travail évolue souvent vers une sémantique plus radicalement moderne, je suis content de conserver, lorsque pertinent, une filiation avec ces grands messieurs de la photographie.
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Par exemple, Doisneau et son "Baiser de l’Hôtel de Ville" est évidemment à la source de la photographie sur le même thème qui me fut offerte à la Palette, rue de Seine, en Mars 1991, et que j'appelle "Des Amants dans mon Café."








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Des Amants dans mon Café. Paris, Mars 1991


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De la même façon, les fameux “Amoureux de la Colonne bastille” de Ronis, sont bien sur réincarnés ici dans “Le Démon sur la Baie des Anges.L’art consiste souvent à faire du neuf avec du vieux, une adaptation en quelques sorte de la loi de Lavoisier: “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” et peut-être les quatre photos mentionnées ici participent-elles de cette évolution.

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Le Démon sur la Baie des Anges. Nice, Juin 2001



C’est comme dans la chanson de Trénet:

"
Longtemps longtemps longtemps,
après que les poètes ont disparu,
leurs chansons, courent encore dans les rues..
."


WILLY RONIS DIED


This is dedicated to my students at I.A.U in Aix en Provence of summer 2009. Maybe it will help them see how what we have touched on, even in History of Photography, is related to actual real life.


Willy Ronis is dead, he was 99. He was the quintessential survivor, seemingly eternal, the last of the mohicans of that tribe from the 50's and 60's when Henri Cartier-Bresson was leading the crew. This is when the "humanist style," as it came to be called, and whose epicenter seemed to be in Paris, offered the world an alternative to the American school of photography. Jacques-Henri Lartigue, the early 20th Century photographer, probably inspired this style which appeared so much to be what photography had been invented for-a photography rooted in realism, but also loaded with poetry and aestheticism, endlessly aiming at Cartier-Bresson's definition of photography as: "
the alloy of geometry and emotion."

I do not know who inspired whom, or if this is a case of great spirits meeting each other as should have been expected, but Ronis offered his own beautiful definition: "
A fine image is geometry shaped by the heart." It is often difficult to tell who of Ronis or Cartier-Bresson did this or that photograph. They often photographed alike, except that Cartier-Bresson was more consistently at the top, and more monolithic as well. You may have an overlook at Willy Ronis' work here.


This year, the
Rencontres d'Arles, which usually likes to comply with the seemingly necessary wanders of today's modern art lack of wonders, gave Ronis a retrospective. For us mortals normally presented with a plethora of pseudo destined to oblivion, this was a healthy breath of timelessness. Ronis died on September 12, one day before the end of the show. With his passing we reach the end. They are all dead: Doisneau, Boubat, Cartier-Bresson, Ronis. They now can shoot each other all day in the improbable paradise for virtuosos of the shutter release. They left us in a world where the art establishment now favors the likes of Richard Prince (see Carambouille au Guggenheim ).

While my work evolves following a semantic path reflective of modernity, I am proud to keep as well, when relevant, a connection with the aforementioned lords of photography. For instance, Doisneau and his "
Baiser de l'Hôtel de Ville" is obviously at the source of my "Des Amants dans mon Café." And the famous Ronis "Amoureux de la Colonne Bastille" was clearly in my mind when shooting "Le Démon sur la Baie des Anges." Lavoisier once claimed "nothing gets lost, nothing gets created, all is a product of transformation." Indeed Art is a continuum in constant evolution, and maybe these four photographs participate in that.

As Charles Trenet sings:

"A long time, a long time, a long time,
after poets have disappeared,
their songs still run in the streets..
."


.

Wednesday, April 8, 2009

Le Rouge et le Noir




RATHER DEAD THAN RED.  Raleigh News & Observer.  April 7, 2009


RATHER DEAD THAN RED, Raleigh News & Observer, April 7, 2009




THE RED AND THE BLACK


In 1831, Stendhal published "The Red and the Black," a classic of French literature where clergy and revolutionary aspirations confront each others. Clearly the present circumstances in America oppose reactionary forces to the ones of change, whatever the latter entails. Some today in the U.S. are just as entrenched as was the 19th century French clergy, to keep the social order as they have always known it. In order to sway public opinion, the fundamentalists of the status quo imply that Barack Obama is a modern Julien Sorel, the hero of Stendhal's novel, a calculating fellow working on seduction, a socialist in disguise, a black man that will turn us all red.

It started during the fall campaign, when the soon to become “Joe the Plummer” asked Obama if he was going to raise his taxes. Obama answered that he was advocating for some redistribution of wealth. REDISTRIBUTION OF WEALTH? For some time the pundits thought that Obama had made a major strategic error. He became accused of being a Socialist who wanted to take Joe's dough. Sarah Palin was not completely discredited yet, and she and Mc Cain grabbed that appearance of an opportunity and ran on it to the end. Few at the time voiced that "redistribution of wealth" did not equate to socialism, that the U.S. was already "redistributing wealth" to the great sorrow of most Republicans, and that nevertheless absolutely nobody would call the U.S. a socialist nation. Even fewer, if any, murmured that Socialism after all was not such a bad word, that most of Europe, at least by comparison to the U.S. is perceived as being "somewhat" socialist, and is shown as an example of progress, a desirable place to visit if not to live, by many educated Americans.
JOE'S DO.  Sarah Palin's Rally, Raleigh NC.  Nov 1, 2008

It is inspiring to note that in their desperation to find an angle against Obama, the Republicans chose to use "socialist" as an epithet, rather than the more classic "communist," the mother of all bad words. Communist would probably have been perceived as too much for what is after all a very mild mannered man, nobody's idea of a rabid Bolshevik. Yet calling him socialist, a rare sign of sophistication from folks who generally promote primary thinking, begs the question: what does that mean? Everybody knows more or less what communism means,
ALL IS LOST.  News & Observer, Raleigh NC.  April 7, 2009
but socialism is fuzzier, as it has evolved in time. Socialism was never defined very precisely, but clearly started as a somewhat collectivist vision of social organization. In today's practice, socialism is merely a humanitarian approach to capitalism, one that understands that society, its economy, has to provide a balance in wealth distribution and that a super concentration of wealth at the top does not bring peace.

Several months of political quietness followed Obama's victory, but by now his opposition has re-organized, and is back on the socialist refrain, playing on the libertarian cord to promote an antiquated discredited conservative agenda. It is stunning to this observer that fifty plus years after Mc Carthy, and in the midst of an economic crisis that many claim, sounds the end of capitalism, being associated with socialism in America, is still like having the plague. When capitalism has failed health care in America, has brought so many Americans lately into bankruptcy, has proven ineffective at providing a sorely needed high speed train network and other essential infrastructure to America, wouldn’t it be wise to have an open mind and recognize that whether one calls it socialism or a bigger place for government intervention, something needs to be done to keep the fox out of the hen house?

LE ROUGE ET LE NOIR


Lorsque Stendhal publie Le Rouge et le Noir en 1831, il cache dans un drame romantique une remise en question des valeurs du Clergé sous lesquelles s'arc-boute la bourgeoisie. Parallèlement, dans l’ère Obama, l’Amérique est le théâtre d’un conflit entre les forces réactionnaires et celles de progrès, quelle que soit la définition de celui-ci par ceux qui ont gagné l’élection présidentielle. Nombre de conservateurs Américains d’aujourd’hui sont aussi fervents défenseurs de l’ordre social établi, que l’était le clergé Français du 19e siècle. Afin de gagner l’opinion publique à eux, ils insinuent que Barack Obama est le Julien Sorel contemporain, un séducteur calculateur qui dissimule une âme socialiste, un noir qui si l’on n’y prend garde nous tournera tous rouges.

Tout commença pendant la campagne de l’automne 2008, lorsque celui qui allait devenir “Joe Le Plombier” demanda à Obama si celui-ci avait l’intention d’augmenter ses impôts. Le futur Président répondit qu’il était favorable à une certaine redistribution des richesses. Patatras! Pendant quelque temps les commentateurs politiques crurent qu’il avait commis une bourde aux conséquences stratégiques incurables. Obama fut accusé d’être un socialiste qui voulait prendre l’argent de Joe. Sarah Palin faisait encore illusion, et en compagnie de Mc Cain elle pressa l’argument jusqu’à l’écoeurement du patient. Peu à l’époque murmurèrent que “redistribution des richesses” n’équivalait pas à socialisme, que les Etats Unis redistribuaient déjà une certaine partie des richesses, trop aux yeux de beaucoup de Républicains, mais que quoi qu’il en soit, personne ne suggérerait que l’Amérique fut socialiste. Encore moins, si aucuns, n’osèrent qu'après tout socialisme n’était ni un gros mot ni un grand maux, qu’une bonne partie de l’Europe, en tous cas par comparaison avec l'Amérique était plus ou moins socialiste et néanmoins perçue par nombre d'Américains éduqués comme exemplaire, comme un lieu de villégiature si ce n’est de résidence particulièrement tentant.

Il est remarquable que dans leur désespoir à trouver un angle d'attaque sur Obama, les Républicains préférèrent l'épithète “socialiste” à “communiste,” le père de tous les vilains mots. Communiste aurait sans doute été perçu comme excessif à propos d’un homme qui se complait dans la mesure, et n’est ni de près ni de loin, l’idée que quiconque puisse avoir d’un Bolshévique. Néanmoins le qualifier de socialiste, un rare signe de sophistication de la part de ses opposants de droite généralement coutumiers de la pensée reptilienne, force à s’interroger sur le sens véritable du mot? Chacun sait plus ou moins la signification de “communisme,” mais celle du socialisme est plus diffuse, semble évoluer avec le temps et la géographie. Si le socialisme ne fut jamais défini formellement, il est certain qu’Il vint au monde pour y apporter une solution collectiviste aux problèmes que le capitalisme naissant du 19e siècle rendait évidents. Aujourd’hui, le socialisme que Marx concevait comme une étape vers le communisme, est devenu une évolution humaniste du capitalisme, une vision sociétale qui comprend l’intérêt de l’existence d’un partage plus ou moins équitable des richesses pour qu’une relative harmonie et paix sociale puissent engendrer la prospérité.

Plusieurs mois de calme suivirent la victoire d’Obama, mais l'opposition maintenant rassérénée reprend le couplet socialiste, jouant avec la sensibilité libertaire afin de pousser ses thèses conservatrices. Je trouve stupéfiant que plus de cinquante ans après le Mc Carthysm, et au milieu d’une crise économique qui selon beaucoup, sonne la fin du capitalisme, être associé avec le socialisme aux Etats Unis, serait toujours comme avoir la peste. Lorsque le capitalisme ruine le système de santé en Amérique, a mis bon nombre d’Américains en banqueroute, c’est prouvé incapable de générer ou maintenir un réseau ferroviaire et d’autres infrastructures qui manquent cruellement aux Américains, il est vraisemblablement temps pour ceux-ci de faire preuve d’ouverture d’esprit et de reconnaître que quel que soit le nom qu’on lui donne, “socialisme” ou “plus grande intervention de l’état,” un nouvel ordre de bataille est nécessaire afin de garder le renard à l’écart du poulailler.